J. Zemdegs (France)
L’eau est le macronutriment le plus consommé (quantitativement), et on sait que l’apport en liquide revêt une importance capitale chez l’enfant. Pourtant, 60 % des enfants âgés de 4 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations (5 verres d’eau chez l’enfant). Les données montrent que la consommation de boissons sucrées est inversement associée à la consommation d’eau. Autrement dit, elles prennent la place de l’eau… L’hydratation a un impact sur les fonctions cognitives. Une étude montre ainsi que si l’on passe d’une prise de liquides spontanée (qui est donc insuffisante) à une prise de liquide de 2,5 litres par jour, la flexibilité cognitive est améliorée. Or, seuls 14 % des enfants ont un apport en liquides suffisant à l’école.
Parmi les pistes évoquées pour améliorer la situation, il s’agit de rendre l’eau plus fun et créer des moments d’hydratation au cours de la journée. Les parents doivent aussi donner l’exemple, en buvant de l’eau, et il importe d’améliorer la disponibilité de l’eau à l’école.
N. Michels (Belgium)
Quels sont les facteurs qui influencent le niveau d’hydratation des enfants à l’école ? Une étude conduite en Belgique par N. Michiels (Université de Gand) auprès de 451 enfants de 8 à 13 ans montre l’importance des règles en vigueur à l’école ainsi que des infrastructures sanitaires. Le fait de pouvoir ou non se rendre aux toilettes quand l’enfant le souhaite a une influence sur la prise de liquides. De cette étude, il ressort que 30 % des enfants ne peuvent pas aller aux toilettes pendant la classe. Et que 54 % des enfants sont sous-hydratés à l’école. Leur apport en eau est estimé à 911 ml d’eau, au lieu des 1500 ml nécessaires.
Pour améliorer le niveau d’hydratation des enfants à l’école, N. Michiels propose d’intégrer le sujet de l’hydratation dans les cours, de rendre disponible la prise d’eau en classe, au lunch, dans la cour de récréation, et de disposer de toilettes propres et accessibles.
E. Papies (UK)
Pourquoi l’enfant préfère-t-il spontanément une boisson sucrée à l’eau ? Parce que la boisson sucrée fait intervenir le système de récompense. Pour la psychologue E. Papies, la récompense devrait pouvoir s’appliquer aussi pour les produits sains. Il s’agit de comprendre le désir avant de vouloir s’atteler à changer le comportement. Ce désir peut se mesurer à la salivation provoquée par la vue d’image de nourriture. Le plaisir connu précédemment par ce que l’on a ingéré active le désir. Et le désir prédit la fréquence de consommation.
Les boissons sucrées sont plus sensorielles que l’eau, mais elles évoquent des conséquences négatives pour le long terme. L’eau évoque des conséquences positives immédiates (le fait d’étancher la soif), et à long terme pour la santé. Mais il faut savoir, poursuit E. Papies, que les conséquences à long terme ne prédisent pas le désir. Donc, pour changer le comportement, il ne suffit pas d’offrir de l’eau, il faut aussi générer du désir en insistant sur l’effet rafraichissant immédiat de l’eau, et ne pas se focaliser uniquement sur les aspects santé.